C'est finalement dans cet état qu'il se sentait le mieux. Seul, dans la forêt, enfermé dans ses pensées, avec pour seul objectif ne pas en avoir. Des pensées très floues, avec pour seul fil conducteur un nouveau monde. Un monde dans lequel l'Homme ne serait pas Homme, mais un être intelligent, capable de réfléchir à tout, et non uniquement à ce qui l’intéresse. Un monde dans lequel l'argent ne serait qu'une formalité, pas un moyen d'impressionner, de tromper sa peur, de remplacer un bonheur inaccessible. Dans ce même monde, cet être saurait ce qu'est une vie, saurait ce qu'est la Vie. Il n'aurait pas besoin d'attendre la fin pour comprendre que c'est un début. Cet endroit ne comporterait que le cycle perpétuel de la Vie, avec naissances, morts, et cela paraîtrait si logique que l'idée ne viendrait à personne de vouloir transgresser ce cycle. Il est bien évident que la curiosité serait présente, mais jamais dans des proportions expansives ; comprendre et dominer étant deux notions totalement différentes. Ce monde posséderai beaucoup moins de communication à longue distance. Pourquoi vouloir se leurrer en pensant que tout le monde est à porté de mains ?
Il est bien évident que les sentiments nobles seraient primés : la paranoïa serait dissoute par la confiance. La haine par l'amour. La tristesse disparaîtrait, tout simplement, étant attachée aux deux précédents. Tout ces êtres auraient une fonction dans la société, sans dévalorisation, sans capacité de marcher sur les autres.
C'est sur cette dernière pensée qu'il se leva, triste de ne pouvoir changer le réel au potentiel pourtant important...