La nuit tombe d’une lenteur sournoise, d’une mesure souveraine, pour s’étendre du proche le plus magnifique au lointain le plus oublié. Le concept même de la nuit est vil : un crépuscule d’une beauté aveuglante, des couleurs vivantes, attirantes, et pourtant éphémères, laissant place à l’obscurité. La vue, la réflexion sont entravées, ce qui peut détruire toute envie de continuer, car rien ne ressemble à sa véritable identité.
Pourtant, une lumière subsiste. Une lumière faible, blanche, créant beaucoup d’ombres, déformant bien plus la réalité, qui, de plus, provient d’un astre mort. Quoi que symbolise, qu’ajoute ou retire à la nuit ce corps céleste, l’éclaircie est présente et, elle, mène à l’espoir. Celui-ci, comme la vue, est troublé par ce qui est, mais porte bien le message conduisant au jour : fermer les yeux, consciemment, volontairement, avec foi, pendant la nuit, permet d’attendre le jour sans illusions.