Lorsqu’il rentra chez lui, il n’y trouva personne. Aucun réel étonnement, c’était un jour de semaine, et pour une fois, quitter en avance lui eut été possible. C’était un homme banal. Alors, en homme banal, il prit une bière et s’installa sur un canapé de cuir plutôt confortable. Lorsqu’il voulut regarder la TV, elle ne s’alluma pas. Loin de vouloir compromettre sa journée qui lui paraissait belle, essayer la radio lui parut une bonne idée. Sans grand succès. D’une indifférence totale aux aléas journaliers, il se dit avec un sourire non dissimulé que finalement la sieste s’imposait, étant donné que l’idée d’aller marcher fût avortée par un ciel gris. Au moment du réveil, les nuages couvraient toujours le ciel. Deux heures, c’est la durée qu’il estimait avoir dormi. En se levant, il su que quelque chose clochait.
Arpentant la maison, il trouva enfin. 15h07. Impossible. Malgré sa certitude, horloges, montres étaient formelles. Quittant le travail à 15h aujourd’hui, vingt minutes pour être chez lui, il était certain qu’il ne pouvait être 15h07.Pourtant, que cet homme regarde quoi que ce fût capable d’indiquer l’heure, cela ne changeait rien. Il commença à réellement avoir peur quand il s’aperçu que, lors de sa réflexion, l’heure n’avait pas avancé. Le temps était figé. Puis quelqu’un sonna. Allant vers l’entrée d’un pas mal assuré, la porte s’ouvrit seule, laissant place à une femme. Lorsqu’il lui demanda qui elle était, d’où elle venait et ce qui se passait, elle lui répondit dans un ton possédant une once de mélancolie : « Mais… vous n’avez pas survécu à l’accident, vous êtes... ».